Ils étaient des milliers, innocents, insouciants,
Levés tôt le matin pour aller travailler
Dans ces immeubles phares, symboles d’un Occident
Campé sur ses valeurs, aux contours bien taillés.
Ils étaient des centaines, innocents et confiants,
Levés tôt le matin pour aller voyager,
Entraînant avec eux des femmes et des enfants
Dans de grands oiseaux blancs aux ailes déployées
Ils étaient quelques uns, fanatiques, pleins de haine,
Levés tôt le matin pour aller s’exploser
A bord de ces avions transportant ces centaines
Au milieu de ces tours abritant ces milliers.
Que faisais-tu, Dieu, ce matin là ?
C’était un beau matin, un peu avant Noël
Le soleil réchauffait le sable de la plage
Après une nuit si belle qu’elle semblait irréelle
De vacances de rêve c’était un beau présage.
C’était un jour paisible promettant du bonheur
A tous ces gens venus chercher un paradis
Oubliant derrière eux les craintes et les peurs
Tous les petits tracas du pays où l’on vit.
La mer s’est retirée, elle a pris son élan
Elle s’est jetée sauvage à l’assaut de la terre
Entraînant dans ses flots les maisons et les gens
Ne laissant derrière elle qu’un vaste cimetière.
Où étais-tu, Dieu, en ce jour là ?
Le monde connut aussi la grande nuit de l’histoire
Quand toute une nation fascinée par un homme
Voulut créer une race issue de ses tiroirs
Eliminer les autres en de vastes progromes.
La peste s’étendit même en d’autres nations
Avant que s’éveilla une nouvelle conscience
Que des armées alliées fissent la libération
Et qu’en des jours meilleurs renaquit la confiance
Pour une moitié du Monde ce fut la liberté
Mais pour l’autre moitié le partage fut moins sain
Une idéologie sous couvert d’équité
S’érigea pire encore pour les êtres humains
Existais-tu, Dieu, en ces temps là ?
Souvent en me levant, assis dans les toilettes,
En cet endroit sacré d’intense réflexion,
Je me pose la question qui trotte dans tout tête
Du réel fondement de toutes les religions.
Chacune a son dieu propre, ses règles et ses rîtes
Qu’elle voudrait imposer à tout le genre humain
En suivant les diktats de quelques hypocrites
Qui s’arrogent le pouvoir de déclarer les saints.
Quel est donc l’architecte de tout cet univers,
Ce créateur unique, ce père de toutes les vies,
Est-il donc schizophrène, sadique ou bien pervers