Qu'elle était belle
Qu'elle était belle, qu'elle était chouette,
C'était une simple midinette
Qui avait traversé ma rue
Un jour où je me sentais nu.
Elle avait de grands yeux brillants,
Plein de facettes comme un diamant,
De longues jambes fuselées
Et une poitrine bien potelée,
Tout ce qu'il fallait pour rêver
Et pour me faire saliver.
Qu'elle était belle, qu'elle était chouette,
C'était une joueuse de clarinette
Qui avait enchanté ma vue
Avec ses jolis pieds menus.
Ses doigts couraient sur l'instrument
Encore plus vite que le vent,
Ses lèvres dorées suçaient la anche
Et elle faisait bouger ses hanches,
Tout ce qu'il fallait pour l'aimer
Et pour me faire déprimer.
Qu'elle était belle, qu'elle était chouette,
C'était une fleur de ciboulette
Comme on en voit dans les revues
Et qu'on voudrait porter aux nues.
Elle avait une odeur de rose
Qui vous donnait la couperose,
Qui promettait le goût du miel
Et le chemin du septième ciel,
Tout pour se trouver dérouté
Et me pousser à la goûter.
Qu'elle était belle, qu'elle était chouette,
Pour elle on aurait pris perpette
Et même accepté l'inconnu
Certains de ne pas être déçus.
Elle aimait rouler dans la paille
Se frotter à toutes les canailles
Toujours prête aux jeux interdits
Et à éteindre les incendies
Tout pour aller toujours plus loin
Et satisfaire tous les besoins.
Qu'elle était belle, qu'elle était chouette,
Quand on l'appelait Bernadette,
C'était la fille d'un cocu
Et tous les hommes étaient perdus.
Copyright Jacques R. Verpeaux (Eucalion)© Droits de reproduction et de diffusion réservés - Ecrire : jacques@verpeaux.net