Le haras et la prospérité
Dans ce haras prospère, on élevait des cracks
De galop, obstacles, attelage ou trot monté,
Sur tous les champs du monde, on acclamait sa marque
Car aux combattants, la victoire est entêtée.
Les lois de la nature étaient bien respectées,
On y élevait aussi des chevaux communs,
Car toutes les tâches, il fallait bien distribuer,
Et l'on récompensait les mérites de chacun.
Chevaux de trait, de promenade ou bien champions,
Rapportaient au haras le fruit de leur labeur,
Chacun gagnait son avoine selon ses fonctions,
Et tout le monde était à l'abri du malheur.
Un nouvel entraîneur, un beau jour fut nommé
Qui voulait tout changer au nom de l'équité.
Son ambition était, de tous, se faire aimer,
Même si pour cela, il fallait tout arrêter.
A tous, il imposa la même dose de travail,
Celle que pouvaient, sans peine, suivre les moins performants.
Droit dans ses certitudes pour gagner la bataille,
A sa gloire, il aimait rêver en s'endormant.
Bien décidé à tout mieux distribuer,
Rations d'avoine, il fit aussi égaliser,
Aux cracks, la qualité il fit diminuer
Et son programme, réussit à réaliser.
Mais sur les champs bientôt, sa marque, on ne vit plus
Qu'à l'arrière de la course, malgré toutes les promesses,
Car avant l'arrivée, ses cracks étaient fourbus
Et ils ne montraient plus que signes de faiblesse.
Dans ce haras naguère, on élevait des cracks
De galop, obstacles, attelage ou trot monté,
Plus personne, aujourd'hui, ne voudrait de sa marque
Qui est devenue symbole de médiocrité.
Chevaux de trait, de promenade ou bien champions,
Maintenant ne sont plus que des chevaux communs
Qui ont tout oublié du rythme des saisons
Mais connaissent bien l'hiver et les espoirs défunts.
Copyright Jacques R. Verpeaux (Eucalion)© Droits de reproduction et de diffusion réservés - Ecrire : jacques@verpeaux.net